Carnet de route

Week-end raquette
Le 19/01/2022 par Elisabeth Ponty
Deux témoignages de ce week-end mémorable
Le Cambre d’Aze par le couloir du Vermicelle
Le groupe des randonneurs était composé de dix personnes, Malaury et Gérard, Fred, Vincent, Léo, Alex, Philippe, Elisabeth, menés par Xavier et Jean-Pierre.
Nous arrivons vendredi vers midi et découvrons notre gîte que certains connaissent déjà : la maison SARDA dans le hameau d’Espousouille, très accueillante demeure que nous recommandons !
Après nous être confortablement installés, nous nous mettons en tenue pour une séance pratique NA1 (neige et avalanches niveau 1). Jean-Pierre et Xavier nous apprennent le fonctionnement et l’utilisation des DVA (détecteurs de victimes d’avalanches). Munis des DVA, pelles et sondes, nous nous régalons à rechercher de fausses victimes d’avalanches. Nous les sauvons toutes, à part une qui - malheureusement pour elle - n’avait pas allumé son DVA. Dommage !
Nous rentrons ensuite au gîte pour une réunion de crise : la météo du week-end n’est pas bonne ! Nous étudions le bulletin d’estimation du risque d’avalanche (BERA) pour constater qu’il n’est pas très favorable. La déception se lit sur les visages… nous voulions vraiment faire ce couloir du Vermicelle !
C’est là qu’intervient la méthode des trois filtres décisionnels. L’orientation du couloir étant plutôt favorable selon le BERA, Jean-Pierre décide que nous irons au Cambre d’Aze le lendemain matin et que la décision définitive d’y aller ou pas se fera en fonction de la quantité de neige tombée et de la réalité de la météo.
Sur ce, Vincent, notre hôte nous sert un somptueux repas qui nous régale et nous redonne le moral. Le génépi « maison » de Xavier y contribue largement !
Samedi matin au lever, nous constatons que les 30 centimètres de neige annoncés ne sont pas tombés. Nous partons ! La préparation au départ de la randonnée n’est pas une simple affaire : chacun doit réunir son matériel, baudrier, DVA, casque, crampons, piolet, raquettes ou snowplaks, bâtons, puis réussir à s’harnacher de tout cela. L’affaire n’est pas simple et gare aux oublis !
Enfin nous partons. Il fait beau donc nous savons que notre couloir n’est pas loin…après quelques 600 mètres de dénivelée nous accédons à son cône de déjection pour casser la croûte.
Une fois le pique-nique avalé, Jean-Pierre nous rappelle l’utilisation des crampons et du piolet.
Et nous voilà repartis ! Il faut rester prudent et assurer à tour de rôle un pied puis l’autre, déplacer le piolet puis le bâton, progresser lentement mais régulièrement
La pente est raide, l’ambiance typée face nord, mais la vue est exaltante tant vers l’amont que vers l’aval. Sensibles au vertige, s’abstenir, pente de 40 à 45° avec deux passages à 50 !
400 mètres plus haut, l’arrivée est splendide. Le soleil nous éblouit au sortir du couloir et nous profitons d’une vue incroyable sur les sommets environnants.
Le temps d’une photo (et d’une bière pour certains) pour immortaliser ce moment de satisfaction et de fierté et nous repartons pour la descente.
Il nous faut rejoindre le Grand couloir en progressant sur le glacier. Le soleil brille et le panorama vaut le détour
Nous nous engageons dans la descente très pentue et verglacée, en essayant d’éviter un groupe de skieurs qui descend non sans difficulté et avec une chute impressionnante mais sans conséquence. Plus bas, la neige est fraiche et poudreuse à souhait. Vincent et Léo nous font bien rire en utilisant la pelle de leur kit de sécurité en guise de luge. Leur descente est rapide, un peu trop même : nous les retrouverons très loin de notre parking !
Et nous voilà rentrés au gîte pour fêter ça autour d’un autre délicieux repas.
Reste une question toujours pas résolue : notre motivation vient-elle réellement du génépi de Xavier ? Il faudrait en reprendre pour vérifier… Trop bon !
Ce fût une bien belle journée pour commencer cette nouvelle année. Merci à Jean-Pierre et Xavier qui nous ont si bien guidés
Vive le CAF !
Elisabeth Ponty et Philippe Perrey
Raquette alpine, 7 au 9 janvier 2021
Pour ma part, voilà comment j’ai vécu cette sortie avec le CAF Pic Saint Loup. Ce n’était pas ma première sortie mais c'est toujours agréable de connaître de nouvelles gens.
Vendredi soir, au gîte, la convivialité de l’avant-repas du soir permit à tous de participer aux décisions à prendre pour le lendemain. Les incertitudes météorologiques pesèrent tout d’abord. Les cieux plutôt cléments le samedi allaient devenir hostiles le dimanche (ce qui fut le cas). Le BRA n’était pas particulièrement clair. Alors le calendrier des sorties fut inversé.
Samedi, les skieurs iraient skier et ont skié et les raquetteurs commenceraient par chausser les crampons.
Le projet, quelque-soit le jour d’ailleurs, était séduisant : il s’agissait de gravir le Cambre d’Aze. Il pouvait paraître inquiétant car il fallait passer par un couloir, celui du Vermicelle. Certes la cotation était plutôt rassurante (PD ou PD + ?). Mais qui était déjà passé par un couloir de neige plus ou moins glacée de 200 m environ incliné à 40° au milieu de son étroiture ? Pour autant, qui ne voulait pas y aller ?
Ainsi, samedi matin, à l’heure dite, après distribution et/ou vérification du matériel nécessaire à une telle ascension, une dizaine d’individus quittèrent le parking de la station d’Eyne. D’abord, une piste forestière enneigée, des pistes de ski suivies d’une combe plus sauvage avant un cirque permirent de réchauffer les muscles et l’humeur jusqu’au pied du couloir.
Ce dernier fur gravi avec aisance par tous. Les traces de prédécesseurs facilitèrent l’ascension dans une neige de qualité que nous ne pensions pas trouver suite à la lecture du BRA la veille. Tout le monde était ravi. La redescente par le grand couloir gardait sa part d’inconnu quant à la qualité de la neige et au début par sa pente. Elle fut en partie agrémentée par la descente à ski de montagnards plus ou moins à l’aise sur les planches (et on pouvait les comprendre).
Et le dimanche, raquettes dans une très belle ambiance en forêt !
Merci aux organisateurs.
Alex
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